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Histoire #3 sur la violence conjugale

Amour au féminin


Je suis en couple avec ma blonde depuis 4 ans. Je l’aime beaucoup. On s’est rencontré pendant que je travaillais au Tim Hortons et qu’elle venait prendre son café à tous les matins en allant travailler. C’est ma première relation avec une autre fille. J’ai toujours su que j’étais lesbienne au fond de moi, mais cela m’aura pris mon premier rendez-vous avec Laura pour vraiment me rendre compte que je préférais les femmes. Au début, je ne m’en rendais pas compte, mais plus le temps avance et plus les gens autour de moi me font remarquer qu’il y a peut-être quelque chose de toxique dans ma relation. Je vous explique :


Pour commencer, Laura me dit toujours que j’ai des beaux cheveux, ce qui est très gentil de sa part. Cependant, la journée ou j’ai eu envie de me les faire couper courts, elle m’a tout de suite dit : « Tu te coupes les cheveux, je te coupe de ma vie! Sans niaiser! C’est sûr que tu serais vraiment laide avec les cheveux courts. Tu n’es déjà pas super féminine, tu ne te maquilles jamais... Au moins, avec tes cheveux longs je trouve que ça te donne un look. Il y a plusieurs de mes chums de filles qui se demandent qu’est-ce que je fais avec toi…mais bon, une chance que ce n’est pas juste le look qui compte! En tous cas, crois-moi, ce serait vraiment une mauvaise idée de te faire couper les cheveux. » À ce moment-là, j’ai répondu que j’étais d’accord, car je voulais qu’elle continue de me trouver belle.


Un autre jour, nous étions avec deux de nos amies et je leur ai annoncé que je pensais retourner à l’école. Nos deux amies avaient l’air contentes pour moi, mais quand je me suis retourné vers Laura, elle était en train de rire et elle me dit : « Toi, retourner à l’école? Allez, tout le monde le sait que tu es faite pour travailler et non étudier! Tu ne seras jamais capable! Voyons donc, t’as même pas fini ton secondaire! » À ce moment-là, je me suis dit qu’elle avait raison, car j’avais tout de même coulé ma 4ième année, alors j’ai vite oublié cette idée.


À une autre occasion, nous recevions d’autres amis à souper et c’est moi qui s’occupait du souper, car Laura devait terminer plus tard ce soir-là. J’avais passé l’après-midi à cuisiner! Lorsqu’elle est arrivée, le premier commentaire qu’elle a dit, devant tout le monde, s’est : « Yark! Ça sent dont ben pas bon! Ahhh c’est ma blonde qui a cuisiné! Tout s’explique! On commande tu de quoi à la place? Regarde, tant qu’à faire de quoi qui a l’air aussi dégueu, laisse faire la prochaine fois! Franchement, tu aurais pu faire un effort! » Je n’ai rien dit, car c’est peut-être vrai que je ne suis pas très bonne en cuisine… À force de l’entendre me le dire, je commence à le croire…


Aussi, ce n’est pas rare qu’elle me réprimande sur mes vêtements en groupe. Elle me dit souvent des choses comme : « Arrange ton chandail, on voit ta brassière! T’as pas grand-chose à cacher, mais quand même respecte-toi un peu! Tu fais vraiment dur » ou « Ben oui elle porte encore le même chandail, comme si elle n’avait pas d’autre linge! ». Elle rit souvent de moi avec les autres, mais quand je lui parle que ça me rend triste, elle me dit que j’exagère.


Ah oui, j’avais oublié de vous dire aussi, mais vous vous rappelez comme quoi Laura était ma première blonde. Eh bien, je n’étais pas sa première blonde à elle. Pendant un souper au restaurant avec son frère et la blonde de son frère, elle a dit tout haut : « Elle est loin d’être bonne pour le sexe, mais je devrais réussir à faire quelque chose d’elle! Je vais vous raconter ça en détail, voir si vous l’auriez trouvé aussi poche que moi! » Je me suis sentie humiliée et je lui ai demandé discrètement d’arrêter de parler de ça. Elle m’a dit : « Ta gueule toi! C’est mon frère! Tu ne m’empêcheras pas de parler à mon frère! On se dit tout lui et moi! » En voyant sa réaction, j’ai décidé de laisser tomber, car je n’avais pas envie qu’elle se fâche.



Dans les explications de notre victime, quel(s) type(s) de violence vit-elle dans sa relation?

  1. Violence verbale

  2. Violence psychologique

  3. Violence sociale

Réponse : 1 et 2


La violence psychologique, c’est une série d’attitudes ou de paroles méprisantes et humiliantes qui vise à rabaisser et/ou manipuler la victime.


En voici quelques exemples :

  • Dénigrer les capacités intellectuelles ou l’apparence de la victime,

  • Critiquer sa façon d’éduquer les enfants ou de cuisiner,

  • Lui passer des commentaires négatifs en public,

  • Commenter ou lui reprocher ses performances sexuelles,

  • Lui laisser croire qu’elle est incompétente

  • Et faire comme si elle n'existait pas pendant plusieurs heures ou jours

C’est une forme de violence subtile, donc plus difficile à identifier. Elle débute souvent par des commentaires qui ne semblent pas si graves. La victime se demande alors si elle a raison de se questionner sur l’attitude de son ou sa partenaire. Avec le temps, et la répétition, la victime commence à croire que son ou sa partenaire a raison et elle se sent de plus en plus impuissante. Cette forme de violence a des effets dévastateurs sur l’estime de soi et la confiance en soi des victimes.


La violence verbale, c’est tout ce qui s’entend, comme quand un partenaire élève le ton pour intimider son ou sa compagne et comme quand il y a des menaces à voix basses ou hautes, des insultes, du chantage et des ordres donnés. Peu importe la voix ou les paroles, la victime reconnaît le ton menaçant. Malheureusement, pour éviter que les menaces soient mises à exécution ou que le climat se détériore, les gens ont tendance à la longue à finir par obéir aux exigences des auteurs de violence. Ils sont ainsi gradés dans la peur et l’insécurité.

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